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le bateau des animaux
24 juin 2006

3 ans de dressage

Néblou regrossit bien vite. Et surtout il apprit des rudiments de dressage. Fini de jouer, il fallait travailler. Et cela, Néblou ne l'appréciait guère. Tendre son dos, croiser ses pattes, que de choses pénibles pour un cheval, d'autant plus que pour accélérer les progrès, notre protégé fut au bout d'un an monté par l'instructeur, Olivier. Olivier était implacable : Néblou devait travailler sous peine de sanction, dur mais juste. Les sanctions, ce furent finalement Néblou qui les prit, en refusant de sauter les oxers, quelle que soit leur taille. Nous pouvions passer un vertical de 1m20 de haut, si nous l'emmenions ensuite sur un oxer de 60 cm sur 60, il refusait de sauter. Les coups de cravache n'y faisaient rien. Bien sur, le rpoblème était plus ou moins accentué suivant l'humeur de Néné. Sans doute avec plus de recul, plus d'expérience et plus d'intelligence des chevaux, aurions-nous compris le problème et adopté une méthode plus adaptée, mais ce n'était pas le cas. Olivier avait bien compris la mentalité hors du commun de mon trotteur, il disait que ce 'était pas un athlète mais un philosophe, sans aucune ironie.

Néblou ne voulait donc plus toujours sauter les oxers, ce qui posait parfois quelques problèmes en concours, mais il découvrit les joies du cross, avec une affection particulière pour les gués dans lesquels il entrait parfaitement mais ne sortait qu'àprès avoir tenté une roulade.

Il apprit aussi certains « tours » avec plaisir, donner la patte, se cabrer sur demande, rester coucher sans bouger quand nous nous installions près de lui...

Il découvrit également les joies des promenades en forêt de Fontainebleau au milieu des rochers, chargeant les militaires cachés derrière les arbres, et faisant preuve d'un sens de l'orientation hors du commun. Je prenais n'importe quel chemin sans me soucier de la direction et au bout d'un certain temps, je disais à Néblou « on rentre » et celui-ci me ramenait à l'écurie à l'allure de mon choix. Il nous démontra également son extraordianire gentillesse ; un jour une toute jeune chiennevint percuter ses postérieurs en courrant (elle regardait derrière elle). Néblou la repoussa délicatement.

Coté santé, Néblou se fit un jour on ne sait comment une entorse de la rotule qui mit à peine trois semaines à guérir, eut un jour une mini-colique et, plus ennuyeux, eut une bleime dont il ne se remit qu'au bout de deux longs mois.

Néblou garda une certaine crainte d'Olivier et il suffiait qu'il crie « Néblou » pour que celui-ci arrête ses bétises quand ma soeur le montait.

En effet, au bout de 2 ans, ma soeur commença à le monter. Il la prie pour son jouet et elle le restera jusqu'à la fin de sa vie, en souvenir du bon vieux temps où elle le gavait de friandises. Des changements étaient survenus dans l'écurie familiale. J'avais progressé en même temps que mon cheval, passé l'éperon d'argent. Mon père avait offert un bon cheval de compétition à mon frère, Rudi avec qui je débutais en complet en 4ème catégorie en attendant que mon frère atteigne le niveau de participer lui aussi. Il avait offert une pouliche de 3 ans à ma soeur qui devait être dressé par le moniteur pendant qu'elle montait à poney. Il voulait que l'on vende néblou pour le remplacer par un cheval de compétition ce que j'ai toujours refusé. Finalement, comme il était fort riche à cette époque, il m'offrit quand même un pur-sang réformé des courses, Desert. Cette période ne dura pas et pour des raisons financières, affectant aussi bien mon père que mon instructeur qui dut vendre son club, nous déménageames trois ans après notre arrivée. J'ai beaucoup regretté ce départ, étant très attachée à mon instructeur, quelqu'un de profondément humain, même s'il manquait parfois de finesse avec les chevaux.

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