Encore deux nouvelles écuries
Nous démènageâmes donc en janvier, un mois après mes 18 ans, dans une écurie sise à 2km, chez Pascale Boutet, mon entraîneuse actuelle, cavalière de complet de haut niveau. Elle appréciat tout de suite Néblou, ne comprenant pas pourquoi nous ne le faisions pas participer à des concours de 4ème catégorie. En effet, comme nous l'embêtions moins par le travail sur le plat, Néblou acceptait à nouveau de sauter les oxers. Pascale nous l'emprunta pour faire passer le galop 7 à deux de ses jeunes cavalières car lui seule était assez gentil pour cela. Il ne participa qu'à l'épreuve de saut d'obstacle, paraît-il énooorme, au moins 1m10. Même s'il s'acquitta de sa tache avec beaucoup de sérieux, son défaut de faire quelques foulées de trot avant les obstacles n'aida pas beaucoup les jeunes filles qui échouèrent à l'examen.
Il a toujours trotter devant les obstacles, allant même jusqu'à ne pas galoper du tout à lintérieur des combinaisons.
Néblou connut un petit problème de commissure des lèvres et fut monté un temps en hackamore, sur des rênes constemment mi-longues, ce qui l'amusait beaucoup.
Malheureusement, l'état des finances de mon pères se dégrada encore et en septembre les chevaux démènagèrent un peu plus loin. Je ne put emmener néblou et dut le confier au pair à une amie qui venait d'ouvrir son propre centre équestre. Heureusement, je passais rapidement mon permis de conduire et put aller le voir souvent. Moins d'un an après, ayant intégré une école d'économie et statistique à l'issue de trois années de classes préparatoires, je fût en mesure de l'entretenir et de le ramener avec les autres chevaux grâce à divers jobs étudiants.
Néblou était choyé par tous dans le poeny-club où il était. Les enfants l'adoraient car il suatait tout seul, la mamie de ma copine lui préparait des salades de fruits pour le gouter, avant de le confier aux enfants, mon amie lui fit visiter la campgane avoisinante.
Un jour, lors d'un cours, une puissance fut organisée. Dernier barrage, 1m05. L'enfant qui le montait tombe dans le virage. Et bien néblou continua vaillement et remportat l'épreuve, tout seul !
C'était le plus grand, les enfants l'appelaient Rambo et il ne faisait que des bêtises : en reprise, il attrapait les croupières des shtelandes et les secoueainet, il poursuivait une petite jument camarguaise, uniquement quand elle était montée par sa propriétaire, pour faire crier cette dernière ; lors de travaux, un soir, il inquièta beaucoup les responsables des écuries car il tenait bizarrement sa tête. En fait il présentait simplement son meilleur profil au projecteur, si ce n'est pour les photos, au moins pour profiter de sa chaleur comme il fait parfois avec le soleil !
Cependant, cette situation ne sembalit guère confortable pour Néblou. A chaque fois que nous le quittions, il faisait de légères coliques une demi-heure après notre départ. Mon amie crût d'abord à une intolérance aux carottes dont nous le gations, mais il n'en était rien.
Ces légères coliques étaient entièrement psychosomatiques. Néblou était allongé sur le sol, semblant mourrant, refusant de se lever pour recevoir une in jection de calmagine. Le produit lui éait donc injecté dans un muscle de l'encolure reposant sur le sol. A peine la piqûre finie, néblou se relevait guéri. Néblou fut toujours sujet à ce type de coliques, qu'on appelle communément coliques de stress. Nous diminuâmes donc les doses d'antispasmodique, jusqu'à les réduire à une dose inefficace mais qui permettait de réaliser l'injection. Qui a dit que les placebos étaient inefficaces ?
Je le récupérais donc l'été, le laissant là-bas jusqu'à la fête du poney-club où il fit la joie des enfants en gagnant le petit concours d'obstacle. Son départ suscita bien des larmes.